Discours lors des 9èmes Assises de Sol et Civilisation sur le thème « La subsidiarité : concilier l’homme et la mondialisation »
Monika ARING | 2000
Mots-clés : prospective et territoires | politiques et territoires | développement économique | mobilisation territoriale | subsidiarité
Nous nous préparons à connaître au cours des prochaines décennies un véritable bouleversement de la démographie mondiale : en 2010, 1 milliard d’hommes sur Terre auront moins de 30 ans ; parmi eux, 90% vivront dans des pays où, aujourd’hui déjà, on ne trouve pas de travail. A travers les médias, ils sauront en revanche comment vivent leurs cousins des pays développés. Dans ce contexte, à moins de réagir rapidement, il me paraît totalement illusoire de penser que nous pourrons conserver longtemps notre mode de vie actuel, sans crises sociales ou politiques majeures.
Nous devons dépasser notre conception des pays en développement comme des marchés émergents : ce sont des sociétés émergentes. Définissons donc une nouvelle forme d’assistance, active, qui contribue à mettre en place des institutions – et des leaders – capables de travailler ensemble pour répondre aux problèmes qu’affrontent leurs pays. Des problèmes, comme le chômage, dont la résolution appelle la participation d’acteurs nombreux, privés, publics et associatifs.
La tâche n’est pas aisée ; pourtant, continuer de fournir une aide purement technique sans la renforcer ne mène probablement qu’à l’échec. Quels progrès seraient réalisés, si 2% des fonds d’assistance à ces pays servaient à former leurs leaders à la conduite du changement…
En juin 1999, j’ai signé un contrat avec la Banque Asiatique de Développement (BAD). Il s’agissait, avec une équipe de consultants internationaux, de rédiger un cahier des charges portant sur l’emploi par le Kirghizistan d’un prêt de 24 millions de dollars.