Pascal LEGRAS | 2004
Mots-clés : développement agricole | gestion en commun | gestion territoriale | agriculture périurbaine | agriculture territoriale | histoire et territoires | dessein commun | démarche patrimoniale | expériences territoriales
A travers mon témoignage, je souhaite avant tout vous faire partager l’histoire singulière de la plaine de Sénart et surtout le ressenti de tous les hommes qui l’habitent. Comment ils ont ressenti le choc de l’urbanisation ? Qu’est-ce que cela a impliqué dans leur façon de vivre ? Et puis comment, aujourd’hui, nous tentons ensemble une reconstruction ?
Une terre généreuse
Sénart, située à 30 kilomètres au Sud-est de Paris, étalée sur 2 départements – l’Essonne et la Seine et Marne – constitue un périmètre de 12000 hectares. Ses sols, d’une qualité agricole exceptionnelle – plus d’un mètre de limon sur les calcaires de Brie – sont assis sur l’énorme nappe de Champigny qui abreuve Paris et la région parisienne. Toujours les hommes ont cultivé cette terre briarde, et il faut dire que tout y pousse dans les meilleures conditions. La forêt de Sénart, qui fait partie du territoire, a constitué pendant longtemps une réserve de chasse du roi. C’était une forêt très giboyeuse, le roi s’y rendait par la Seine puis y accédait à travers une allée royale qui traverse champs et forêt. Il faut ajouter aussi que l’agriculture qui a été pratiquée sur ces territoires a toujours nourri Paris en farine, en blé, en lait, en viande, en foin, et cela pour la simple et bonne raison que ce territoire était situé à une journée de charrette à cheval de Paris, pour l’aller et le retour.